l’ADN du survivant
Il est certaines nouvelles qui sont plus étranges que d’autres dans le domaine spatial. Tenez, prenez un exemple. Dans un article publié il y a deux jours, un scientifique suisse déclare que lui et son équipe ont fait une découverte particulièrement surprenante: de l’ADN a survécu à l’extérieur d’une fusée lors de tests de recherches réalisés avec l’Agence spatiale suédoise.
Non, ceci n’est pas une fusée suédoise (crédit sweden.se)
A priori, la nouvelle n’est pas transcendante, mais en réalité, il y a quantité de remarques plus ou moins intéressantes et mêmes scientifiques qui en découlent.
- Il y a une Agence spatiale suédoise. Je pense que comme pour moi, ce devrait être une surprise pour vous. Le Rymdstyrelsen comme ils disent, existe depuis 1972. Wiki m’a appris qu’elle avait créé six satellites depuis sa création. Elle lance également des fusées TEXUS 49, capables de rester plusieurs minutes en orbite basse/très haute atmosphère (et donc en microgravité). Ce sont des fusées conçues, construites et lancées en Europe pour tester les technologies de réacteurs, entre autres.
Un lancement de TEXUS 49. Euh, classe! (crédit Swedish Space Corporation SSC)
- D’où leur est venue l’idée de faire ce test? Eh bien l’université de Zürich étudie le comportement de l’ADN en microgravité. On ne parle pas d’ADN chromosomiale mais de plasmides, donc pas le genre humain ou animal. Pourtant… C’est vivant! La résistance de ce type de structure intéresse les laboratoires, parce que lorsqu’on enlève la gravité, il se passe toujours des phénomènes qui ne sont pas forcément simulables. Figurez-vous qu’au moment de préparer le lancement avec une boite étanche contenant l’ADN, le scientifique suisse a décidé de placer un marqueur à l’extérieur de la boite. Comme ça, pour voir.
Le Patch Officiel d’un lancement. J’aime les patchs. (Crédit SSC)
- Scientifiquement, c’est une grande surprise. La communauté spatiale et la recherche admettait jusqu’à aujourd’hui qu’une fois dans le vide, l’ADN se désintègre très rapidement. Les particules du vivant ne sont pas réputées pour survivre hors de l’atmosphère. Donc récupérer de l’ADN de plasmide intact après ce test de 3 minutes en orbite, avec des températures oscillant entre 130 et 1000 °C (la mesure sur le coté de la boite n’a pas été faite, donc c’est entre ces deux), c’est déjà très fort.
- Non, ça ne marche probablement pas avec de l’ADN humain. Le scientifique suisse a expliqué que dans le chromosomial, il y a des protéines. Comme tout le monde le sait, j’imagine, l’espace n’est pas connu pour être bourré de protéines…
- C’est peut-être un pas de plus pour expliquer certaines sources du vivant! Certains scientifiques pensent que ce genre de structure a pu voyager dans le cosmos via les astéroïdes.
- C’est aussi inquiétant, parce que cela veut dire que les constructeurs de satellites, sondes et autres matériels qui vont dans l’espace vont devoir faire encore un peu plus attention à leurs salles blanches! Si de l’ADN peut survivre, il peut causer des erreurs de mesure. Flute.
C’est parfois dans les plus petites news qu’on en apprend le plus!
Article inspiré par ça.