[ISS] La vue, les rangements et… Les cafés !?
Pour bien commencer une semaine chargée, rien de tel que de commenter le travail des autres ! Ce n’est pas parce que le cargo Progress M-27M ne fera pas son apparition sur la station spatiale internationale que l’équipage se tourne les pouces. Comme sur un voilier, il y a toujours à faire ! Entre les expériences scientifiques, la santé (sport + expériences) qui revêt un caractère essentiel de la mission et les tâches subsidiaires, le quotidien là-haut est bien rempli. D’autant que dans moins de deux semaines, ils ne seront à nouveau plus que trois !
Le genre de petites boites à outils que l’on trouve sur l’ISS… Ici dans le module européen Colombus.
Crédit ESA/Samantha Cristoforetti.
Progress M-27M
Il faut noter que les équipes au sol, utilisant des moyens détournés, ont finalement réussi à établir quelques séquences de communication avec le cargo M-27M. Assez pour récupérer les données de télémétrie, mais également pour piloter les moteurs RCS (Reaction Control System, qui produisent les petits « jets » caractéristiques lors des missions spatiales). Le but était d’annuler la rotation du vaisseau sur lui-même, mais il semble que tous les moteurs n’aient pas pu être allumés et la manœuvre a échoué. La chute du Progress est attendue dans les jours qui viennent. Au sol, l’enquête se dirige à priori sur une collision entre le troisième étage de la fusée et le vaisseau cargo. L’agenda est chargé : le 15 mai, un décollage d’une fusée Soyouz 2.1A identique est prévu avec un satellite militaire, tandis que le 26 mai, une Soyouz FG (différente) devrait amener les trois membres d’équipages restant à la mission ISS 44.
Le module Poïsk, qui devait servir de port d’attache au cargo Progress M-27M.
Crédit ESA/Samantha Cristoforetti.
Dragon, sur tous les fronts !
Cela fait plus de deux semaines que le vaisseau Dragon CRS-6 est attaché à la Station Spatiale Internationale. Et il a fallu jusqu’à jeudi dernier pour venir à bout du déchargement! Comme le dit Samantha Cristoforetti dans l’un de ses récents comptes rendus « on ne peut jamais dire combien de temps il faut pour déballer un paquet juste en regardant le nombre d’objets à l’intérieur: même quelques petits éléments peuvent prendre longtemps à ranger au bon endroit. Il faut, par exemple, déplacer tout un pan de mur pour accéder au rangement adéquat qui se trouve généralement au pire endroit, dans la partie courbée du cylindre d’un de nos modules… » Sans compter qu’il y a différentes priorités à suivre précisément pour vider une capsule comme le Dragon. N’oublions pas qu’il y avait des souris: cette expérience a été l’une des premières à trouver sa place dans la Station, sous la responsabilité de Scott Kelly.
Si vous observez bien, une astronaute se cache dans ce… euh… rangement… Apparemment, il fallait faire de la place dans le Dragon pour y mettre les expériences de « retour ».
Crédit ESA/Samantha Cristoforetti.
D’ailleurs, aussitôt que tout est vidé, il est l’heure de remplir à nouveau la capsule orbitale! Cette dernière fera sa rentrée dans l’atmosphère début juin, avec 1,2 tonnes de matériel stocké dans son compartiment pressurisé, que les équipes sur Terre attendent avec impatience. Là encore, il y a tout un protocole à suivre car certaines des expériences qui reviendront ne sont pas terminées et seront stockées au dernier moment, etc… La prochaine capsule Dragon est actuellement prévue pour un décollage le 17 juin. A ce moment là, Samantha Cristoforetti ne sera plus là pour s’occuper du Canadarm, le bras robotique qui a servi à « agripper » le module orbital. C’est probablement Scott Kelly qui s’en chargera.
L’attache du Canadarm qui a servi à agripper le Dragon CRS-6 à la mi-avril.
Crédit ESA/Samantha Cristoforetti.
Un petit café ?
Enfin, elle fonctionne! On entend parler depuis plus de six mois de la machine à expresso développée par Lavazza, grande marque italienne de cafés. Développée pour fournir les premiers expressos en orbite terrestre, la machine embarque tout un lot d’innovations qui ont été nécessaires afin de fournir la perfection des arômes… Après tout avec une italienne à bord, il y avait une juge de prestige! Il faut noter notamment que des tasses spéciales ont été imprimées en 3D (pas sur la Station, dommage!) et qu’elles sont assez exceptionnelles: elles sont ouvertes! Pourtant, malgré l’absence de gravité le liquide ne s’en échappe pas grâce à la forme spéciale de ses bords supérieurs: il y a un jeu de tensions avec la surface du café qui fait que les astronautes peuvent siroter leur Expresso comme à la maison.
« Coffee: the finest organic suspension ever devised. » Fresh espresso in the new Zero-G cup! To boldly brew… pic.twitter.com/Zw2CllJgzF— Sam Cristoforetti (@AstroSamantha) 3 Mai 2015
Avec l’expresso, verra-t-on des discussions autour de la machine à café?
Les expériences récentes
Avec l’initiative « Year In Space » beaucoup des expériences en cours en ce moment sur l’ISS ont trait à la médecine. Ces derniers jours, Il y a donc eu des recherches sur la résistance des microbes aux traitements antibiotiques, mais aussi sur les muscles synthétiques envoyés sur la station dernièrement, des modules de recherche sur la perte de densité osseuse dans des conditions d’apesanteur (également des tentatives pour les limiter à l’aide de nanoparticules), et aussi des expériences sur des vers pour comprendre l’atrophie musculaire! Le tout sans oublier les mesures dont les astronautes sont directement les cobayes, à savoir les contrôles de la vue, les réflexes, les prises de sang et d’urine…
Enfin, il y a eu hier une alerte comme il y en a régulièrement dans l’ISS, mais qui a permis à Scott Kelly de sauter une séance de sport! Lors de sa séance sur le tapis de course, l’alarme incendie liée au tapis s’est allumée, et ce dernier s’est immédiatement arrêté. Comme il y avait pas d’autre lien pour un incendie une fois le système éteint, l’état de la machine a été envoyé aux contrôleurs au sol, qui n’ont rien trouvé d’inquiétant… Ce n’est que ce matin que le tapis de course a été rallumé, et il n’y avait plus de fausse alarme! Il ne faut pas oublier que ces six astronautes sont dans l’espace, ou l’on ne peut prendre aucun risque, surtout dans un espace confiné à 400km et à 7,66km/s!
L’expérience sur l’atrophie musculaire réalisée sur des vers C. Elegans est prête pour un voyage au congélateur à -98°C, en attendant son retour sur Terre. Remarquez le rouleau de scotch, encore plus utile là haut qu’ici-bas. Crédit ESA/Samantha Cristoforetti.
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