Petites nouvelles autour du monde
- USA: Vous êtes américain? Vous avez le sens de l’aventure, trois années passées dans un métier lié à la science et à l’innovation? Un bon CV international, une affinité pour les langues et un joli diplôme? Vous pourriez bien être astronaute, vous, non? Si l’aventure vous tente et que les critères ci-dessus vous correspondent, vous avez jusqu’au 14 décembre pour postuler! La NASA ouvre des postes pour une nouvelle classe d’astronautes. Un événement assez rare (une fois tous les 5 ans environ) qui ouvre la voie à un processus de sélection drastique. En plus des tests physiques et de niveau, plusieurs évaluations psychologiques attendent les candidats. Un chemin long, qui devrait décourager les candidats les moins motivés: l’agence américaine ne rendra son verdict qu’à la mi-2017. Le nombre de reçus au final n’est pas connu pour l’instant.
Evidemment, pas difficile d’attirer les candidatures avec ce genre de photographie. Pourtant, c’est un job loin d’être facile! Crédit NASA
- Russie: International Launch Service (ILS) peut se féliciter de sa nouvelle stratégie. Après un changement de PDG en septembre et un nouveau marketing agressif, la firme dont le siège est encore basé aux USA (malgré une direction et une organisation russes) vient de signer un gros contrat avec Eutelsat. L’opérateur parisien, de longue date client d’ILS a donc choisi la fusée très controversée Proton pour emmener ses futurs satellites en orbite. Un pari qui se mesure sur deux critères: le prix du lanceur et sa disponibilité. Il faut dire que dans les années à venir surtout, Arianespace et SpaceX qui sont les concurrents d’ILS ont des manifestes pleins à craquer: ILS offre une souplesse d’emploi et des garanties spécifiques. Il y a tout de même de quoi être surpris: malgré ses 50 ans d’opération et ses 407 lancements, Proton a souffert d’un échec chaque année depuis 2010…
La fusée Proton sera donc utilisée pour Eutelsat entre 2016 et 2023, date de son départ théorique à la retraite. crédit Roscosmos
- ESA: La mission ExoMars progresse. La première phase de la mission qui a été retardée, partira au mois de mars 2016 à seulement quelques jours d’une autre fusée vers la planète rouge (mission InSight de la NASA). Le second volet d’ExoMars, qui concerne le rover du même nom prévu pour 2018 sera l’un des sujets de discussions majeur de la conférence inter-ministérielle de décembre 2015. Le site d’atterrissage pour le rover a d’ailleurs été recommandé, ce sera Oxia Planum en premier choix, avec quatre autres sites candidats. Il s’agit de trouver une plaine autrefois immergée pour tenter de trouver des traces de vie passée. Des lieux avec d’anciens courants, sans que le sol soit devenu trop dur, sont privilégiés (la mission embarquera de quoi forer à 2m de profondeur).
Tout est dit! Oxia Planum est assez proche du site d’atterrissage originel de la mission Pathfinder.
Crédit ESA.
- Cinéma. Les sites pour la mission ExoMars sont étrangement familiers lorsque l’on revient de la séance à la mode: Oxia Planum, Mawrth Vallis, Ariabia Terra… Ce sont des sites qui font partie intégrante de « Seul sur Mars »! Dans ce film l’astronaute Mark Wattney (joué par Matt Damon) est laissé pour mort sur le sol martien. Sans moyens de communiquer ou de recevoir de l’aide, il va devoir survivre seul! Et la mission Ares 3 décrite dans le film/livre a atterri précisément dans Mawrth Vallis. Cela montre si besoin était qu’Andy Weir, l’auteur, s’est bien documenté. Tout n’est pas vraiment réaliste dans le film ou dans le livre, mais il s’agit d’une vraie symphonie pour l’exploration, la découverte, la débrouillardise et le positivisme. Sans vouloir vous influencer (je n’y gagne rien), je conseille le film. Pas parce qu’il est crédible, mais parce que c’est une aventure qu’un « space geek » a très envie de voir et de vivre, au fond de soi.
Sur ces photos de promo diffusées très tôt, les images n’ont pas eu le temps d’être éditées. Enfin, j’espère que c’est l’explication. Parce qu’à gauche de Mark sur le sable, il y a un arbuste.
Crédit Moviestore/Rex Shutterstock/The Martian
- SpaceX: On attend toujours le dernier gros essai qualificatif pour la version revue et corrigée du lanceur Falcon 9 (aussi appelé V1.2 ou FT pour « Full Thrust »). Il y a beaucoup d’activité sur le site de Mc Gregor au Texas ces derniers jours, mais les observateurs n’ont pas encore eu l’occasion d’assister au fameux test du premier étage « à pleine puissance » durant 3 minutes complètes. Une procédure qui seule pourra qualifier la fusée, avant son départ pour la Floride. Et comme il est obligatoire, chaque jour qui passe retarde le retour aux vols pour SpaceX qui perd beaucoup d’argent dans ce retard. L’obligation de bien faire et de ne pas bâcler le retour, l’obligation de tout faire pour garder la confiance des clients… Tout cela pèse plus lourd que la précipitation. Date estimée pour le décollage? Pas avant début décembre d’après les indices à la disposition du public.
Test filmé en septembre. Il y a eu beaucoup d’essais fin octobre, mais aucun n’a été signalé comme « le static fire test full duration ».
- La Chine a fait décoller un autre satellite géostationnaire gouvernemental en ce début de semaine. Pour leur douzième lancement de l’année (une activité normale pour une nation en plein développement spatial), les chinois ont à nouveau utilisé leur fusée Longue Marche 3B. Un lanceur fiable à l’extrême, qui n’est pas prêt d’être remplacé, même si en théorie la Longue Marche 7 est censée prendre le relais avec la Longue Marche 5 l’année prochaine. Quand à ChinaSat 2c, il s’agit d’un satellite de communication destiné au gouvernement. Cela peut-être militaire, comme pour les services de secours ou de police, par exemple: les utilisations sont nombreuses et comme le pays ne communique pas beaucoup, on n’en saura pas plus. Au moins 3 lancements chinois sont encore prévus avant la fin de l’année.
- United Launch Alliance a bouclé l’un des meilleurs mois de son histoire le 31 octobre, en mettant en orbite un nouvel exemplaire de satellite GPS 2F. En effet, l’entreprise américaine a lancé trois fusées Atlas ce mois-là, de deux sites de tir différents (Floride et Californie). De plus, il s’agissait pour la firme des vols numéro 100/101 et 102 depuis l’association de Lockheed Martin et Boeing pour former United Launch Alliance. Grâce à une augmentation des ventes, le patron Toni Bruno espère passer le cap des 200 vols d’ici 5 ans environ. Il reste pour la fusée Atlas un seul vol à réussir en 2015: le lancement du cargo Cygnus vers l’ISS. Ce dernier en est aux dernières étapes de sa préparation. Les sacs sont chargés, le module de commande et la partie pressurisée ont été assemblés: tout se prépare pour bientôt enfermer Cygnus dans la coiffe de la fusée, quelques jours à peine avant le lancement.
La fusée Atlas et le satellite GPS 2F-11 juste avant le lancement. Remarquez la nouvelle tour à gauche, c’est celle qui est actuellement mise en place pour l’accès des astronautes sur la capsule Starliner, prévue pour 2017. Crédit ULA.
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